Actuellement, le gouvernement demande à toutes les communes de France de lister des “zones d’accélération des productions d’énergie renouvelable” (ZAPER), où elles souhaitent prioritairement voir s'installer des projets d’énergie renouvelable (photovoltaïque , éolienne, biogaz, géothermie…). La concertation de ces zones avec les citoyen·nes est insuffisante, voire opaque. 

=> La loi à l’initiative de ces zones (LAPER) prévoit de pouvoir déforester jusqu'à 25 ha de forêt pour installer du photovoltaïque (PV), facilitant leur installation tout en limitant les recours !

Partout en France, des projets prévoient de déforester des milliers d'hectares pour installer des centrales PV. Notre région est particulièrement concernée, et notre département est déjà truffé de ces centrales de plusieurs dizaines d'hectares au milieu d’espaces naturels, de nos forêts, sur nos montagnes. La montagne de Lure et le projet de Cruis n'en sont qu'un exemple.

=> Au plus près de chez nous, un projet de 26 ha dans les forêts et milieux naturels des montagnes de Faucon du Caire (04250) a été voté par la mairie et est en phase d'étude. 

La définition des zones d’accélération des énergies renouvelables n’est pas une invitation à multiplier ce type d’initiative écocidaire :

Nous demandons aux maires et à nos élu·es de la CCSB (Com-Com du Sisteronnais Buëch) de se prononcer contre tous les projets d'énergies renouvelables dans les espaces naturels et ceux nécessitant le déboisement de parcelles. 

Nous, le collectif « Forêts sans Photovoltaïque », rejetons les mesures de compensation qui proposent de replanter artificiellement et ailleurs, pour compenser la destruction de forêts naturelles, dans notre cas issues d'un milieu montagneux. Ces plantations ne peuvent pas rendre les mêmes “services écosystémiques” :

• Fixation du CO2 : la forêt capte l'équivalent de 15% des émissions de CO2 annuelle de la France. Un hectare de forêt en un an fixe l'équivalent de 2 à 5 tonnes de CO2 tout en nourrissant et protégeant un écosystème complexe ! Elle participe ainsi à réduire le dérèglement climatique tout en produisant de l'énergie (bois) ! Le photovoltaïque ne fait que produire de l'électricité.
• Climatisation et micro climat : la température d'une forêt est inférieure de plusieurs degrés par rapport à son environnement en été. Les forêts jouent un rôle dans le cycle de l'eau, en favorisant la condensation des nuages et la pluie. Elles filtrent et dépolluent l'eau et l'air que nous consommons. Le photovoltaïque réchauffe son environnement en atteignant 50 à 75°C en période de forte chaleur, ce qui participe à la désertification du lieu.
• Désertification des sols : sous notre climat, la déforestation de parcelles entières en montagne ne manquera pas de conduire à une aridification des sols, tuant ainsi toute la vie qu'ils contiennent. Ces sols s’érodent provoquant glissements de terrain et catastrophes qui vont avec. Ces sols à nu sont rapidement incapables d'infiltrer l'eau. Les pluies dévalent alors les pentes en emportant la matière organique, qui s’oxyde (ou brûle) en émettant du CO2.
• Menace supplémentaire sur la biodiversité : ces centrales sont grillagées et protégées par vidéo surveillance. En plus de faire disparaître tout un écosystème forestier si utile pour l'humain et si nécessaire pour la faune sauvage, elles empêchent la libre circulation des animaux sauvages et bloquent les corridors écologiques nécessaires à leur migration. Il s'agit d'une menace importante sur la biodiversité qui s'effondre déjà et dont notre vie dépend.
• Destruction des paysages et de sites naturels pour l’humain : le photovoltaïque dans nos montagnes barrera les chemins de randonnées, détruira  les paysages que beaucoup d'entre nous parcourent et empêchera la libre circulation des troupeaux (transhumance, circulation entre pâturages...).

Plutôt que de détruire des forêts et des espaces naturels, d’autres localisations d’installation de photovoltaïque sont possibles sur des zones déjà artificialisées :

• Le canal de Provence : couvrir le canal de panneaux photovoltaïques. En plus de limiter l'évaporation de l'eau grâce à l'ombre, cela permettrait de produire de l'ordre de 86 MégaWatts-crête sur 32 km (estimation de 110 ha de Curban à Sisteron) et de les distribuer tout le long de son parcours aux communes avoisinantes. Un projet public et collectif à l'échelle des communautés de communes !
• Les zones déjà artificialisées : parking, hangar, friches industrielles,... La loi LAPER n'incite pas à l’équipement massif des surfaces déjà artificialisées en priorité.

De plus, pour notre collectif, la planification de la transition énergétique doit : 

• prioritairement prévoir des économies d'énergie, qui sont si nécessaires tant dans le secteur public que dans le secteur privé.
• faire la part belle aux initiatives citoyennes, pour que les projets répondent aux enjeux et contextes locaux et que les retombées économiques bénéficient aux territoires plutôt qu’à des investisseurs et des actionnaires. La planification devrait faciliter et soutenir les coopératives de production d’énergies citoyennes et l’association des collectivités locales à ces coopératives. 

À l'heure où l'on stigmatise certains pays du Sud à cause de la déforestation pour l'agriculture (en Amazonie par exemple), 

À l'heure où le Président de la République demande aux collégiens de planter des arbres, 

À l'heure où son gouvernement vise le zéro artificialisation nette des sols d’ici 2050,

A l’heure où l’état subventionne les paysans pour replanter des haies,

À l'heure où les forêts brûlent, 

Nous demandons aux maires et à nos élu·es de la CCSB de la cohérence et d’acter au plus tôt la résolution de “zéro déforestation pour le photovoltaïque ” !

Ne revenons pas à la situation de la fin du 19e siècle où nos montagnes avaient été déboisées pour le charbon des industries et des villes. 

Non au projet de Faucon du Caire !

Non au PV dans les forêts de la CCSB !

RDV  LE 20 MARS A 18H30 POUR UNE RÉUNION D’INFORMATION ET DE MOBILISATION

ET LE 26 MAI A 12H00 A FAUCON DU CAIRE POUR UNE BALADE BOTANO-VOLTAÏQUE !

 

Pour plus d’information, s’inscrire à la mailing liste “infoforetssanspv” :

https://framagroupes.org/sympa/info/infoforetssanspv

(cliquer sur le lien, puis à gauche sur “s’abonner”...)

Contact : foretssansphotovoltaique@protonmail.com